Madeleine de Scudéry était une écrivaine française pendant le XVIème siècle. Après la mort de ses parents, Mlle de Scudéry et son frère ont vécu avec son oncle. Elle a reçu une éducation complète bien qu’elle était femme et sans fortune et elle s’est formé sur d’autres sujets intéressants. Après la mort de son oncle, Mlle de Scudéry s’est déplacée à Paris où elle a commencé de passer beaucoup de temps dans les salons littéraires surtout chez Catherine de Vivonne dans la Chambre Bleue à l’Hôtel de Rambouillet. Elle établirait son propre Salon, s’appelait Société de samedi, plus tard.

À cette époque, la culture intellectuelle française développait énormément surtout sous forme des académies (l’Académie Française, l’Académie des Sciences, l’Académie de peinture et de sculpture, etc.) et les salons (Haase-Dubosc). Comme les Académies excluaient les femmes, elles ont cherché une autre manière de participer aux grands débats du temps et contribuer aux domaines de la politique et de l’art (Haase-Dubosc). Dans les salons les femmes et les hommes éduqués échangeaient leurs idées, partageaient leurs oeuvres, et discutaient des sujets politiques, artistiques, et sociaux. Mlle de Scudéry et des autres écrivaines plein d’esprit et d’intelligence ont formé un groupe nommé les précieuses, et elles ont créé un nouveau style d’écriture appelé préciosité (Stanton). Évidemment, les hommes sentaient menacés par l’idée d’une femme éduquée et critique (Stanton). Plusieurs textes satiriques de l’époque, comme Les Précieuses ridicules de Molière, moquent leurs idéals et discussions (Stanton). Néanmoins, Mlle de Scudéry et les précieuses ont continué à produire des oeuvres avant-gardistes.
Clélie est un des plus célèbres romans précieux de Mlle de Scudéry et dans cette oeuvre se trouve la Carte de Tendre. De loin, la carte semble une représentation fidèle d’une carte typique de l’époque en regardant ses ombres, sa représentation de paysage, la disposition et l’étiquetage des villages, et sa légende (Peters). Mais une analyse plus approfondie révèle que la Carte de Tendre pas seulement marque l’espace et la distance mais aussi le temps et l’intensité d’affectivité (Peters). En fait cette carte est une représentation allégorique des chemins variés de la vie amoureuse. Chaque place marque des activités, actions, ou état d’esprit possible dans le voyage à l’amour réciproque. Cette utopie féministe critique les règles traditionnelles de la cour entre les hommes et les femmes en soumettant les hommes à l’envie des femmes. Tous les prétendants commencent leurs voyages à la ville de la Nouvelle Amitié et chaque chemin ils choisissent à suivre détermine leurs prochains choix. La carte et la signification des sentiments donc évoluent alors qu’ils avancent. La Carte de Tendre change aussi la perspective sur l’affectivité en transformant des sentiments présumés intangibles aux objets qui peuvent être manipulés, mesurés, et observés.
Bibliographie
Haase-Dubosc, Danielle, « Intellectuelles, femmes d’esprit et femmes savantes au XVIIe siècle », Clio. Histoire‚ femmes et sociétés [En ligne], 13 | 2001, mis en ligne le 19 juin 2006, consulté le 23 avril 2019. URL : http://journals.openedition.org/clio/133 ; DOI : 10.4000/clio.133
Peters, Jeffrey. Mapping Discourse: Allegorical Cartography in Early Modern France. University of Delaware Press, 2004. pp. 83-116.
de Scudéry, Madeleine. Clélie, Histoire Romaine. Augustin Courbé, 1654. Gallica.
Stanton, Domna C. “The Fiction of Préciosité and the Fear of Women.” Yale French Studies, no. 62, 1981, pp. 107–134. JSTOR, doi:10.2307/2929896.
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